400 bornes, une histoire de BRM...

Coucou,

Ce week-end, c'était BRM (Brevet de Randonneur mondial) !.. dans la perspective du Paris Brest Paris de 2023


Samedi 28 mai, départ un peu à la bourre du club à 15h11 une fois passé les contrôles de conformité de Bellerive sur Allier ; je rate mes collègues de club partis à pile 15h de quelques minutes, valant chères !

...Bref….

Me voilà parti pour 400 bornes et une nuit en vélo.

Gestion de l'effort durant les premières heures contre le vent d'emblée, pour ne pas se cramer.

Se rattrapent ainsi un cyclo isolé -Giuseppe-  puis en arrivant sur St Pourcain, deux collègues de Mozac.
Petit souci de malposition du capteur de pédalage et vitesse frottant les rayons obligeant à un petit arrêt en sortie de St Pourcain et je reprends le rythme et les deux gars de Mozac. Je reste derrière pour me refaire la cerise. Trouvant qu'ils pédalent à un rythme un peu bas, je me porte en tête et finit par les lâcher après Saulcet en direction de Le Montet.

Heureusement, j'aperçois très vite le groupe du club ensuite à mi-chemin entre Saulcet et Le Montet après 85-90' de trajet. Ensuite, roulage en groupe.
On laisse partir un groupe composé de deux gars de Cournon et des deux de Mozac - revenus dans nos roues - une fois Le Montet atteint.
On les retrouvera après Hérisson (point de contrôle numéro 1, km80) suite à une crevaison.

Hérisson passé, nous serpentons dans la vallée de l'Aumance et rallions Bruère-Allichamps pour un repas du soir tiré du sac (20h40, km 139 ).
Après une pause de 40',  
Nous repartons vaillamment vers Chateauneuf sur Cher, atteinte vers 21h45 (pour une fois je n'y viens pas pour une course de canoë slalom).
Une courte recherche d'un point d'eau pour remplir nos gourdes (merci au couple d'habitants nous ayant ouvert ses portes) et nous voilà repartis direction le point de contrôle numéro 2 au km 180, Charost, petite localité atteinte 23h02.

De là, la nuit bien installée depuis un moment, débute une longue phase et parfois pénible procession où il s'agit de rester groupés pour mieux rouler face au vent en passant par Couy (km 238, 02h13), point de contrôle numéro 3, puis Nevers traversée vers 03:45.

A partir de Nevers, sont à signaler des bourrasques de vent, un rafraichissement des températures forcément comme anticipé.
Petit à petit, la fatigue finit par grignoter certains organismes, notamment pour deux membres de notre groupe de 10, favorisée par la monotonie du parcours et l'envie montante d'en finir à partir de Decize jusqu'à Dompierre sur Besbre, dernier point de contrôle avant l'arrivée.

A 07h13, j'y parviens et attends durant 40 minutes le groupe lâché depuis Decize (en fait il s'est arrêté à Beaulon pour casser la croûte) en me restaurant avec deux pains au raisin et une part de flan acquis auprès d'une peu sympathique boulangère (coutumière du fait semble-t-il).

A ce moment, je traverse une période d'appréhension jusqu'à Magnet : depuis la veille, 23h05, je sais ne plus pouvoir changer de vitesses (pignons) en raison d'un câble de dérailleur bien effiloché dans la manette ; or il me semble qu'il me faudra affronter du dénivelé non négligeable en fin de parcours.

Effectivement, le groupe va me décrocher entre Jaligny et Magnet deux à trois fois mais la moindre pente descendante permettra de jonctionner en jouant et charbonnant modérément avec les plateaux...

Ainsi, c'est groupés que nous parviendrons au point de départ (Bellerive) à 10h25.
Forcément physiquement entamés (nous n'avons pas dormi de la nuit) mais encore vaillants  
La sieste de début d'après-midi s'est imposée  

Temps de vélo, 17h38min, temps écoulé, 19h14min, zéro minute de sommeil et pas d'endormissement perso à signaler, 409 bornes.

Place au prochain BRM, 600 bornes au programme où il s'agira de rallier Chambord via Souvigny, St Léopardin d'Augy, Apremont sur Allier, Ménétréol sous Sancerre, Sully sur Loire avant de s'en revenir par St Aignan sur Cher, Issoudun, Lignières, Hérisson, St Pourçain sur Sioule etc...




Hérisson (photo Patrice Dhumes-Mozac)

Tamponnage des cartes au Vival (photo Patrice Dhumes-Mozac)



Chateauneuf sur Cher (photo Patrice Dhumes-Mozac)


Charost, km 181,9 - 23h02 (photo pour prouver notre passage)


Ravito en eau à Couy (toilettes publiques), 02h13, km 238.


Photo souvenir à peine arrivés



Le coupable

Je suis toujours admiratif à la lecture de ce que je considère comme un exploit !!
En plus, que des villes que j'ai l'occasion de traverser quand parfois j'ai envie de varier mon trajet casa/Auvergne

Denis91 a écrit:Je suis toujours admiratif à la lecture de ce que je considère comme un exploit !!
En plus, que des villes que j'ai l'occasion de traverser quand parfois j'ai envie de varier mon trajet casa/Auvergne

Avant le confinement de 2020, je t'aurais rejoint et serais baba aussi.
Depuis, avec l'interdiction de s'entraîner sur l'eau à l'époque, la pratique du vélo s'est intensifiée ; les côtes et autres bosses environnantes,  impressionnantes de prime abord, s'apprivoisent peu à peu.

T'ajoutes une bonne étude posturale (nécessaire pour moi vu mes soucis de raideur dos/bassin), un bon cuissard, la découverte de la nudité sous le cuissard, de la crème...Et  d'exploit on passe à du plus commun

Bonjour Raphael,
Tu seras surpris (tu l'es déjà) par la résistance qu'on arrive à acquérir. Personnellement, je ne l'ai pas fait,
j'ai le souvenir de Yves Cohen (chouchou) qui roulait comme un malade, tout le monde le prenait pour un fou.
L'année ou il a fait le record de Paris-Brest-Paris, en 44h et des poussières, il avait une forme........et plus de 50 ans.
Salut au Gang des dérailleurs               René

Boucler un 400 en mois de temps qu'un 300 ! Énorme.
Ceci dit, en vintage, là c'eut été épique.
Mais chapeau, vraiment, et merci du partage.

Puis je te demander comment tu avais gérer le sommeil en amont de l'épreuve ? Genre t'acclimater pour te réveiller frais et pleinement reposé vers midi ?

merlin a écrit:Boucler un 400 en mois de temps qu'un 300 !   Énorme.
Ceci dit, en vintage, là c'eut été épique.  
Mais chapeau, vraiment, et merci du partage.

Puis je te demander comment tu avais gérer le sommeil en amont de l'épreuve ? Genre t'acclimater pour te réveiller frais et pleinement reposé vers midi ?

Merci

Pour le sommeil, je manque d'expérience ; j'ai évité de me coucher au-delà de 21h30 durant la semaine.
J'ai l'impression - suite à l'expérience vécue durant la Flèche Vélocio (il roulait, Paul de Vivie 40 heures non stop à l'époque) - que rouler jusqu'à 30 heures d'affilée est faisable sans trop de soucis niveau sommeil.


J'ai suivi un programme d'entrainement devant m'amener à améliorer mon potentiel sur une montée de 15 minutes durant les 4 semaines précédentes.
J'étais bien en forme ;  indéniablement cela aide pour passer telle ou telle bosse sans trop y laisser de plumes.

Par ailleurs, j'ai ingurgité deux gel maurten contenant de la caféine (maurten gel caf 100). On peut supposer que cela a influé mais sans certitudes non plus.

Sinon, en apports nutritifs, j'ai tourné avec

• 4 bananes + un litre de jus de fruis (mangue) achetés au Vival d'Hérisson
  
• 3 barres de céréales protéinées
  
• 200 gr de boulettes de riz maison
  
• 2 gel sans caféine
  
• 2 gel avec caféine
  
• 4 rechargements en eau de gourdes (750 ml la gourde)
  
• 2 pains au raisins
  
• 1 flan
  

En vintage fiable cela se tenterait sans trop de risques sur ce tracé (les anciens l'ont bien fait)

Merci de ces précisions Raph4.

Rien d'excessif niveau alimentation. Quand je m'entraînai pour le BRM200 et son allure imposée - j'avais ressenti l'impérieuse nécessité d'alimenter la machine ! Contrairement à mon rythme usuel de cyclotouriste chargé, lequel ne modifie pas trop mon alimentation quotidienne.
Tu picores !

Je n'ai pas saisi l'amélioration de ton potentiel sur une montée de 15 minutes.
Tu parles d'une belle et longue bosse que tu as travaillé des semaines durant pour ne pas faire chuter ta moyenne en grimpette ?
C'était mon maillon faible, les 1500D+ du brevet et j'ai chassé les montées des "hauts" vallons de Bretagne, avec interdiction de passer sur le triple plateau.

Question sommeil, t'es sacrément impressionnant.
Je rencontrai hier au tour de Rance un coureur de l'extrême, de l'ultratrail, des 100/150 bornes avec 10KD+ autour du Mont Blanc, etc... ce genre d'épreuve. Et il me partageait les bienfaits des micro siestes qu'il prenait avec son épouse. Que d'expérience bien des triathlètes plus qu'aboutis physiquement et plus jeunes, finissaient néanmoins totalement cramés. Même si leur corps tenait, rompu à l'effort, c'était une fatigue nerveuse et cérébrale qui les abattait. Ils terminaient les épreuves, mais au visage abattu, les traits tirés, les cernes creusés, la foulée hasardeuse, quand sa compagne et lui jouissaient d'un regain de fraîcheur régulier.

Mille bravo pour cette virée en véo qui m'apparait comme étant un exploit juste extraterrestre !

merlin a écrit:Merci de ces précisions Raph4.  

Rien d'excessif niveau alimentation.   Quand je m'entraînai pour le BRM200 et son allure imposée - j'avais ressenti l'impérieuse nécessité d'alimenter la machine ! Contrairement à mon rythme usuel de cyclotouriste chargé, lequel ne modifie pas trop mon alimentation quotidienne.
Tu picores !

Ah ok ; c'est cool alors

merlin a écrit:Je n'ai pas saisi l'amélioration de ton potentiel sur une montée de 15 minutes.
Tu parles d'une belle et longue bosse que tu as travaillé des semaines durant pour ne pas faire chuter ta moyenne en grimpette ?
C'était mon maillon faible, les 1500D+ du brevet et j'ai chassé les montées des "hauts" vallons de Bretagne, avec interdiction de passer sur le triple plateau.

Oui, je me suis astreint à faire des exercices programmés.
Niveau transmission, je ne refuse pas de mouliner, le triple plateaux (52-39-30 dents) aide bien ; à l'arrière se trouvent une cassette 10 vitesses 11-30, des jantes alu mavic ksyrium sls.

merlin a écrit:Question sommeil, t'es sacrément impressionnant.  
Je rencontrai hier au tour de Rance un coureur de l'extrême, de l'ultratrail, des 100/150 bornes avec 10KD+ autour du Mont Blanc, etc... ce genre d'épreuve. Et il me partageait les bienfaits des micro siestes qu'il prenait avec son épouse. Que d'expérience bien des triathlètes plus qu'aboutis physiquement et plus jeunes, finissaient néanmoins totalement cramés. Même si leur corps tenait, rompu à l'effort, c'était une fatigue nerveuse et cérébrale qui les abattait. Ils terminaient les épreuves, mais au visage abattu, les traits tirés, les cernes creusés, la foulée hasardeuse, quand sa compagne et lui jouissaient d'un regain de fraîcheur régulier.

Les micro-siestes, oui j'y ai pensé mais pour l'instant pas eu besoin ; en vélo seul, c'est différent des triathlètes ayant des épreuves à enchainer dont la course à pieds sacrément traumatisante.
Le principe clef à mon niveau, est de ne pas se cramer ( je porte une ceinture de fréquences cardiaques et les surveille notamment en montées via le compteur pour ne pas m'enflammer ; si je parviens à les financer, je surveillerai l'an prochain mes efforts via des capteurs de puissance aux pédales.

Merci pour tes retours.

Manu68 a écrit:Mille bravo pour cette virée en vélo qui m'apparait comme étant un exploit juste extraterrestre !

Dans le groupe, je roule avec un mec de 78 ans ayant plusieurs Paris-Brest-Paris à son actif et ce n'est pas un extra-terrestre
A force de rallonger gentiment à l'instar d'un Papy_Jim, on y parvient

En ce moment dans le coin ce sont plutôt les tuiles cassées que l’on compte par centaines  

Chapeau Raph pour ce BRM

400 bornes avec deux bananes et un gel caféiné, je suis scotché ... Rassures moi vous vous êtes arrêtés dans un resto, non ?

Pour ce qui est de mouliner, c'est obligatoire sur longue distance, il faut économiser le moindre watt !

Au niveau des micro sieste, c'est une chose que j'envisage sur des 500 km ou plus ... Bon j'ai rencontré un gars qui a terminé 5ème sur la RAF et il me disait n'avoir dormi que 10h sur 5 jours ... J'avoue être un peu sceptique, comment tenir avec 2h de sommeil par jour

Papy_Jim a écrit:Chapeau Raph pour ce BRM

400 bornes avec deux bananes et un gel caféiné, je suis scotché ... Rassures moi vous vous êtes arrêtés dans un resto, non ?

Pour ce qui est de mouliner, c'est obligatoire sur longue distance, il faut économiser le moindre watt !

Au niveau des micro sieste, c'est une chose que j'envisage sur des 500 km ou plus ... Bon j'ai rencontré un gars qui a terminé 5ème sur la RAF et il me disait n'avoir dormi que 10h sur 5 jours   ... J'avoue être un peu sceptique, comment tenir avec 2h de sommeil par jour  

Merci.
Et ou,  en gravissant le col de la république lors de la flèche velocio, j'ai appris à mes dépens l'importance de mouliner/de s'économiser -en amont- et de monter sans dépasser un certain rythme cardiaque aussi  
J'ai mentionné 4 bananes ; j'ai omis de rajouter les deux gel avec caféine, les deux pains aux raisins et le flan (évoqués dans le premier post) dans la liste
Du coup, j'ai édité pour éviter tout malentendu