Peugeot PR10 de 1974-5

Hello,

Ma période de quarantaine étant terminée, je poste quelques photos du Peugeot récupéré fin octobre 2014 à la déchetterie de mon village. Bien que le village soit petit (2000 hab.) et que tout le monde sache tout sur tout le monde, je ne sais rien de son ancien propriétaire (sans doute parce-que je passe plus de temps sur mon vélo qu'au bistrot).

D'après les stickers, je le date de 1974-75. Le sticker "3 tubes Reynolds" placé près des manettes et les jantes à boyaux laissent penser qu'il s'agit d'un PR10. La plaquette rivée sous le BDP indique 1003377. Les moyeux ne comportent pas d'indication de date. Les spécialistes à gogo confirmeront (ou pas) mes déductions.

Il semble être totalement d'origine à l'exception d'une jante avant Champion du Monde "Record" (c'est tout moi ça   ) et d'une RL Regina Extra 16 à 24.

Je posterai ultérieurement des photos du démontage et nettoyage.

Merci de vos commentaires...

a priori , il semblerai que ce soit un modèle de 1970 , d’après les numéros
il faudrait une photo du logo du tube de fourche et c'est un guidon avec poignées de frein blanches montée de 1973 a 74 , ça réduit les dates

Le logo Peugeot sur le tube oblique est apparu vers 74.
Ton vélo est exactement comme le mien qui est 74-75 (poignées blanches inclues) à la seule différence que le mien a des jantes avec pneus.

Et j'ai toujours entendu dire que les numéros de série Peugeot d'avant les années 80 n'avaient toujours pas été déchiffrés (mais Me_Pe travaille dessus jours et nuits! )

frong a écrit:Le logo Peugeot sur le tube oblique est apparu vers 74.
Ton vélo est exactement comme le mien qui est 74-75 (poignées blanches inclues) à la seule différence que le mien a des jantes avec pneus.

 Et j'ai toujours entendu dire que les numéros de série Peugeot d'avant les années 80 n'avaient toujours pas été déchiffrés (mais Me_Pe travaille dessus jours et nuits! )

Je me suis en effet servi de la discussion sur le FTV autour de ton PR10 pour cerner la date du mien. Le seule différence notable porte sur le "head badge": sur le tien les côtés sont arrondis alors que sur le mien ils sont droits (voir photo ci-après). Ceci laisserait supposer que mon PR10 est légèrement antérieur au tien, peut-être quelques mois, maximum 1 année.

Quelques tofs du démontage du cadre.


Quelques belles balafres dues au glissement des leviers:


Le JDD: 25 billes en haut, 25 en bas.


Guidon et potence AVA lustrés. La potence est sortie après 15 minutes de lutte gréco-romaine.


L'axe de pédalier, billes (11 de chaque côté), cuvette gauche et contre-écrou:


La cadre nu, vu de tribord


.. le même (forcément), vu de bâbord


Le "head badge" avec ses flancs rectilignes


La fourche après nettoyage, sur les parties chromées, des piqûres de rouille à la paille de fer imbibée de WD40 et, application, toujours à la paille de fer pour que la couche reste très fine, d'un "tue rouille" combiné à du verni epoxy.

Sympa le peugeot C'est une ancienne porte vignette suisse que je vois?

bob6600 a écrit:Sympa le peugeot C'est une ancienne porte vignette suisse que je vois?

Exactement. Neuchâtel, de 1989. J'en déduis que ce vélo roulait encore en 89 mais plus depuis lors. N'oublions pas que c'est un vélo français et qu'il a peut-être eu son bogue de l'an 2000 en "mille neuf cent nonante"

Joyeux Noël.

Dans la grande série "C'est Noël, faut que ça brille", voici la séquence bling-bling.

Prenez une chaîne de vélo, un peu rouillée, un peu encrassée, avec une dizaine de maillons grippés:



Après l'avoir laissé tremper un mois dans le pétrole et brossée (brosse nylon pour vaisselle) à l'eau savonneuse, et après avoir rapidement et inutilement trempé les maillons récalcitrants dans le vinaigre (voir pix), vous la dégrippez à l'aide d'huile de pénétration et en la "massant":



Comme dans certains endroits cachés la chaîne présente encore des traces d'oxydation, vous la laissez tremper encore 3-4 jours dans le vinaigre blanc. Vous la frottez énergiquement et à la main avec une brosse en poils de laiton généreusement imbibée de produit à vaisselle. Vous vous écriez ooooooh, aaaaah et, après l'avoir séchée, vous y sprayez un peu d'huile. Sans trop savoir comment c'est arrivé, vous restez bouche bée devant le résultat:





Bon maintenant, il n'y  a plus qu'à espérer que j'arrive à la "reriver". Sinon, je la mettrai autour du cou pour aller en boite.    

Bon Noël,
Tord-Boyaux l'alchimiste (ou plutôt apprenti sorcier)

Ouahhhh....bravo

Ben moi qui balançais mes vieilles chaines par paresse et parce que je ne pensais pas pouvoir les ravoir, je vais peut-être acheter du pétrole...

Dis, tu nous montres comment tu as restauré ta selle?

Le pétrole c'est simple et ça marche

Et surtout "quand on veux, on peux !

Tord-Boyaux a écrit:Vous vous écriez ooooooh, aaaaah et, après l'avoir séchée, vous y sprayez un peu d'huile. Sans trop savoir comment c'est arrivé, vous restez bouche bée devant le résultat:

ooooooh, aaaaah!!

Que nenni, tu en a acheté une neuve

Pour répondre à Frong, voici la restauration de la selle. Je l'avais déjà présentée aux tontons et tatas. La revoici avec un peu plus de détails.

La selle telle que récupérée: dure, sèche, déformée, craquelée, avec un peu de matière en moins autour de quelques rivets.



Après 15-20 minutes dans de l'eau tiède savonneuse (produit vaisselle) le cuir s'est ramolli et j'ai pu démonter la selle:


Le cuir est devenu tout mou, comme un vieux chiffon:


J'ai nettoyé les pièces chromées (paille de fer et WD40) puis "récuré" le cuir 3-4 fois à l'eau tiède et à la brosse à ongles. J'ai remonté la mécanique, tendu raisonnablement le cuir et mis le tout à sécher pendant quelques jours en maintenant la selle en forme:


Pendant le séchage, j'ai du maintenir le coté gauche plus fermement avec un rilsan. Quand la selle était quasi sèche, j'ai imbibé le cuir autour des rivets avec de la super glue pour le consolider là où il s'effritait, d'où les auréoles noirâtres. Il reste des zones craquelées et/ou "brûlées":


Je me suis alors rappelé de mon époque "lutherie" et ai retrouvé dans mes vieux outils un racloir pour la finition des tables et dos voûtés des violons et consorts. Voici le racloir posé au pied d'une viole d'amour attendant depuis très longtemps que je la termine:


Avec le racloir, j'ai éliminé le cuir craquelé et "brûlé". Quelques dixièmes de mm de matière, devenue inutile puisque craquelée, ont été perdus dans l'opération.



J'ai alors rempli les trous autour des rivets avec de la colle de contact pour cuir. Avant que la colle ne soit sèche, j'ai passé le cuir au papier de verre pour que la poussière aille se coller à la ... colle, bouchant ainsi davantage le trou et faisant un tant soit peu un raccord visuel. L'opération a été répétée 3-4 fois sur les plus gros trous.


Pour finir, il ne me restait plus qu'à enduire le cuir d'une "fine crème incolore pour cuirs lisses", un produit de super marché qui traînait dans notre meuble à chaussures. Deux grosses applications, uniquement sur la partie externe de la selle. Une troisième couche plus fine suivie d'un lustrage à la brosse à godasses. Dommage, les photos ne rendent pas le toucher sensuel du cuir mais je vous laisse l'imaginer:



On verra si la restauration est durable. Sinon, faudra peut-être traiter le cuir plus en profondeur si le tartinage à la crème fine ne suffit pas. En fait, c'est la solidité du cuir autour des rivets qui m'inquiète le plus.

Excellente soirée,

Elle a ressuscité!

On utilise aussi ce genre de racle métallique en ébénisterie. Elles sont en général rectangulaires. Il va falloir que je m'en trouve une!

Merci pour la leçon. Etonnant
Beau travail.
Je garde cela dans une petite case.

 Bravo Tord-Boyeaux pour la rénovation de la selle, nous avons eu le même feeling (un peut gonflé quand même de s'attaquer à la fleur) mais le résultat est là et la solution est dans le fond du meuble à chaussures . N'ayant pas de râcloir fin de luthier j'ai compensé par un bon assortiment de papiers abrasifs de différentes granulométries.
Que ce soit la méthode Tord-Boyeau ou la mienne ici c'est un tour de main spécial Gogo à ne divulguer sous aucun prétexte

Merci pour vos bons mots et bravo pour ta rénovation cambouis44.

Pour ma selle, j'y suis allé au feeling, en fonction de l'évolution de son état et des outils et produits courants dont je disposais. Je ne pense pas qu'on puisse parler de "méthode" à appliquer en étant certain du résultat. J'ai eu du bol et, peut-être, un peu de pif...

Le racloir ne doit être utilisé que lorsque le cuir est parfaitement sec. Sinon, la matière se désagrège. De plus, j'ai remarqué que le cuir a, comme le bois, un sens: dans le bon, on enlève juste ce qu'on veut et la surface reste belle (même si la fleur a diparu); dans le mauvais sens c'est comme quand on prend le bois à contre fil, le racloir "broute" et ça fait de la m... Je ne sais pas si c'est vrai pour tous les cuirs mais c'était le cas pour ma selle.

A l'exception des grandes surfaces planes et homogènes pour lesquelles j'utilise une racle rectangulaire, je préfère en général le racloir arrondi. Sa forme de palette de peintre offre plusieurs rayons de courbure ce qui permet, sur des surfaces inhomogènes et/courbes, de choisir la largeur sur laquelle on agit. Avec un peu de pratique, on sent quel est le meilleur angle d'attaque du racloir sur la matière, quelle pression appliquer, quelle vitesse, etc. On sent aussi très bien si on racle à contre sens. Avec le papier de verre, c'est pas évident d'avoir ce "toucher".

La suite du démontage, aujourd'hui les roues (désolé pour ceux qui suivent également les opérations sous la bannière des tontons).

Beurk


33+47=.... je retiens tout et je ne lâche rien ... 80 billes !!!





Les roues nettoyées, brillant de mille feux (la faute au soleil)


Jantes à boyau, comme il se doit pour un PR10, mais dépareillées. Bon, elles sont très, très semblables et ça ne me prend pas la tête.


Si les jantes sont très semblables vu de "l'extérieur", le fond de jante est toutefois légèrement différent:
- à gauche la Mavic avec une nervure centrale
- à droite la Record avec des bords plus marqués


Moyeu avant Normandy, sans indication de date


Le moyeux arrière avec la partie fixe de la RL (qui a souffert des vaines tentatives de démontage)



A bientôt pour la suite...

Aujourd'hui, les dérailleurs.

Le galet inférieur est cassé, il faut trouver un "donneur"


Le "donneur" d'organes, acheté 10 balles


Au centre, le galet HS, à droite, le remplaçant


Le dérailleur avant, pas fendu comme souvent, mais bien entaillé par la chaîne


Une photo souvenir d'un levier démonté au cas où je ne me rappellerais plus de l'ordre des pièces lors du remontage


Les éléments nettoyés et assemblés. Le plastique blanchi est redevenu beau noir avec une brosse à main en poils de laiton. Le résultat semble durable.


Le "donneur" ripoliné pour le cas où il deviendrait "receveur" (Notez le fond en accord avec la charte graphique du forum des Gogos !).


Excellente journée...

Nickel tout ça !

Suite et fin du démontage: les freins, le pédalier, les pédales.

L'étrier de frein avant s'éclate


Les leviers montrant leur vilain coté (griffures, zones noircies, etc...)


Les mêmes leviers montrant leur bon profil


Diverses petites pièces du système de freinage


Les étriers remontés. L'avant a des gommes noires, l'arrière des roses.


Si le freinage est limite, j'ai des patins koolstop de VTT en réserve ... oui, je sais, ils sont rouges !


Les manivelles avec la lumière sous un angle qui va bien


Les manivelles avec la lumière sous un angle plus ... révélateur


Plateaux et manivelles


Les pédales, désossées mais pas encore nettoyées complètement


Les axes stratégiques du PR10


Voilà, le démontage est terminé. Manquent sur la photo: câbles, gaine, guidoline, boyaux, la petite visserie et les 230 billes des divers roulements.




A bientôt pour le remontage

C’est agacant ces nouveaux qui nous en mettent plein la vue  dans leur 1er sujer!

Bir Hakeim a écrit:C’est agacant ces nouveaux qui nous en mettent plein la vue  dans leur 1er sujer!

T'inquiete pas, il n'a pas encore remonté la roue libre, et la il va en chier